
Comprendre la CRE
Qu’est-ce qu’est-ce que la CRE ?
En tant qu’organe indépendant, le chef de l’Etat ou le gouvernement ne peut rien exiger d’elle. De la même manière, elle ne peut recevoir d’injonction de la part des fournisseurs, des gestionnaires de réseaux tels que les entreprises locales de distribution (ELD), Enedis ou GRDF, des producteurs d’électricité, etc.
Quelle est la composition de la CRE ?
- Le Collège de la Commission ;
- Le Comité de règlement des différends et des sanctions (CoRDiS).
Le Collège de la CRE
Les membres sont nommés pour un mandat de 6 ans qui n’est pas renouvelable. Pour éviter tout conflit d’intérêt, ces derniers ne peuvent pas cumuler leur mandat avec une activité dans une entreprise du marché de l’énergie, ni être élu de la République. Cette directive perdure trois ans après la date de fin du mandat.
Le Comité de Règlement des Différends et Sanctions (CoRDiS)
Présidé par Thierry TUOT, le CoRDIS est composé de 4 membres titulaires et quatre suppléants. Pour moitié, il s’agit de conseillers d’Etat et de conseillers à la Cour de cassation.
Quelles sont les missions de la Commission de régulation de l’énergie ?
- La fixation des tarifs réglementés et des tarifs d’acheminement du gaz et de l’électricité ;
- La bonne information des consommateurs ;
- La construction du marché européen en synergie avec les autres régulateurs de l’Union européenne ;
- L’encadrement des marchés de gros et des marchés de détails.
Déterminer les tarifs réglementés et les tarifs d’acheminement
- manager le mécanisme de compensation des charges de service public, la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) ;
- présenter aux ministres de l’économie et de la Transition Ecologique et solidaire les tarifs d’utilisation des réseaux et infrastructures publics : le TURPE, l’ATRT, l’ATRD et l’ATTM ;
- réaliser des recommandations sur les évolutions des prix des tarifs réglementés de vente (TRV) de l’électricité et du gaz. La recette des TRV doit couvrir les coûts supportés par les fournisseurs historiques ;
- analyser les coûts annuels supportés par les 24 fournisseurs qui commercialisent les tarifs réglementés ;
- Fixer le montant de l’ARENH (Accès régulé à l’énergie nucléaire historique).
Informer les consommateurs
Elle fait également paraître des documents pédagogiques sur les nouvelles réformes et les actualités liées au secteur de l’énergie. Par exemple, conjointement avec le Médiateur de l’Energie, elle a publié un document sur la fin des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité pour les professionnels.
Construire le marché européen de l’énergie
D’autre part, elle assure la bonne mise en œuvre de projets entre la France et différents pays d’Europe. Ainsi, en 2019, avec la CRU, le régulateur irlandais, elle a pris la décision du « financement de l’interconnexion électrique Celtic » un cable sous marin de 575 kilomètres de long reliant la France et l’Irlande permettant l’échange de 700 MW.
Assurer le développement des réseaux de gaz et d’électricité
A ce titre, elle peut auditer les plans d’investissement d’Enedis, RTE, GRTgaz, Téréga, GRDF, etc.
D’autre part, pour œuvrer dans le sens de la transition énergétique, elle instruit des appels d’offres portant sur le développement des énergies renouvelables.
Assurer l’indépendance des gestionnaires de réseau vis à vis des fournisseurs
Elle s’assure que les fournisseurs d’énergie disposent d’un accès au réseau sur un même pied d’égalité.
Réguler les marchés de l’énergie de gros et de détail
- De surveiller le marché du CO2 (appelé aussi marché du carbone) de concert avec l’Autorité des marchés financiers (AMF) ;
- De vérifier que « les prix de gros de l’électricité et du gaz reflètent l’équilibre de l’offre et de la demande aux différentes échéances, de l’infra journalier jusqu’aux produits annuels à terme ».
Tous les ans, elle publie un rapport de surveillance des marchés de gros du gaz et de l’électricité.
Concernant les marchés de détail, la CRE s’assure que les offres pour les professionnels et particuliers soient transparentes. Elle s’occupe aussi de rédiger des rapports sur le marché de détail de l’énergie et de publier un observatoire trimestriel.
CRE : des acomptes pour les fournisseurs pour compenser les pertes liées aux aides
La CRE, qui gère les charges de service public de l’énergie, a fixé les acomptes à verser par l’Etat aux fournisseurs d’électricité pour compenser les pertes encourues en raison des mécanismes :
– de bouclier tarifaire ;
– d’amortisseur électricité.
Les pertes prévisionnelles ont été déclarées par les fournisseurs avant le 20 janvier 2023 et la CRE a procédé à des contrôles de cohérence avant de fixer les montants d’acompte. Le montant total des charges prévisionnelles s’élève à 27 604 millions d’euros, dont 23 937 millions d’euros pour le bouclier tarifaire et 3 667 millions d’euros pour l’amortisseur.
Les acomptes correspondant aux pertes de recettes seront versés avant le 15 mars 2023 à tous les fournisseurs et un acompte complémentaire sera versé à 48 fournisseurs ayant moins d’un million de clients résidentiels pour compenser les pertes de recettes prévisionnelles pour la période du 1er avril au 31 juillet 2023.
La CRE : un pouvoir de sanction
- Refuser à un ou plusieurs fournisseurs d’énergie l’accès aux différents réseaux de distribution d’électricité et de gaz ;
- Donner une amende à un acteur du secteur pouvant aller jusqu’à 3% de son chiffre d’affaires.
Les ressources humaines et les moyens budgétaires
CRE et Médiateur National de l’Energie : quelles différences ?
La gestion des litiges est l’apanage du Médiateur National de l’Energie. Il peut être saisi par les consommateurs professionnels et les particuliers pour arbitrer un contentieux sur des questions de facturation, de consommation, de raccordement, etc.